Historique
Armand de Gramont
(1879-1962)
Grand officier de la Légion d'honneur.
Élu Académie des sciences le 9/02/1931 il en fut le président en 1956
Président de la Société française de physique,
Président d'honneur de la Société française de photographie (1938-1946)
Président de la Commission scientifique de l'Aéro-Club de France,
Président de l'Institut d'optique théorique et appliquée ( aujourd'hui SupOptique).
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La Société Optique et Précision de Levallois (ou O.P.L.) créé par Armand De Gramont fut une importante fabrique d’appareils optiques Français de 1919 à 1964.
OPL succédait à un laboratoire d'aérodynamique ouvert en 1908 par Armand de Gramont à Levallois-Perret. L'usine de Levallois-Perret et le siège de la société étaient situés aux numéros 86, 102 et 106 de la rue Chaptal.
En 1916, ce laboratoire est transformé en Atelier de fabrication d'appareils d'optique et produit des collimateurs de visée pour les besoins de la guerre.
La paix revenue, l’atelier prend en 1919 le nom d’O.P.L. et concentre ses efforts sur le développement de télémètres de balistique considérés alors comme priorité nationale. Par la suite, la société diversifie son activité vers des applications civiles.
En 1938, sous la pression des industriels français de la photographie, le gouvernement contingente l'importation des appareils allemands. Rapidement, Armand de Gramont a l'idée de fabriquer des appareils Français de format 135 équivalents aux Leica.
(O.P.L. construit pour cela une usine à Châteaudun sur la route de Jallans)
Le projet est lancé en 1938. Il prendra corps après la guerre sous la marque FOCA qui connaîtra un certain succès jusqu'au début des années soixante.
Pendant la guerre l'usine fournit du matériel à l'armée allemande mais la recherche se poursuit en secret et un premier modèle, le Foca deux étoiles (ou PF2), est finalement présenté en 1945.
C'est un appareil télémétrique à objectif amovible comportant entre autres innovations un télémètre très clair de couleur jaune intégré au viseur. Malgré son prix élevé (27 000 francs), c'est un succès commercial.
Parallèlement, OPL participe à la mise au point et à la construction de microscopes électroniques à transmission en collaboration avec la faculté des sciences de Toulouse.
Différents modèles et objectifs seront produits. Tous les composants optiques et mécaniques seront conçus et fabriqués en interne à l'exception des obturateurs centraux. Au plus fort de son activité, l'usine de Châteaudun emploiera plus de 700 personnes et produira jusqu'à 3 000 appareils et objectifs par mois.
Jusqu'en 1960, Foca bénéficie du protectionnisme qui prévaut dans l'immédiat après-guerre. Une première attaque survient au milieu des années cinquante avec le montage en France du Kodak Rétinette qui, par sa commodité et son bon rapport qualité-prix, attire à lui une partie de la clientèle visée par le Standard. Foca y répond en sortant à son tour un appareil 24 x 36 « grand public », le Focasport (d'autres fabricants français se défendent également sur ce terrain: Alsaphot, Lumière, Pontiac, Royer, SEM...).
À partir de 1960, suite au traité de Rome, les entraves aux importations de matériel photographique sont levées. Foca tente de résister à la concurrence allemande et japonaise en passant à des productions meilleur marché où le plastique fait son apparition (Focamatic, dernières générations de Focasport, Marly). S'éloignant quelque peu du créneau « haut de gamme » qui faisait sa réputation, la marque s'efforce d'y garder un pied en développant de nouvelles versions du Focaflex et surtout un Foca Universel très perfectionné, le modèle RC. Malheureusement, les appareils télémétriques sont rapidement marginalisés par la vogue des appareils réflex, catégorie où Foca est moins compétitif.
La marque Foca ne se sera imposée qu'une petite vingtaine d'années sur le marché français du petit format mais sa réputation perdurera en raison de la longévité de ces appareils dont certains sont encore utilisés et appréciés aujourd'hui de quelques collectionneurs avertis.
Sources :
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La marque à ce jour.
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Mise en difficulté par l'ouverture du marché, malgré une inventivité soutenue et des projets prometteurs (un Focaflex à rideaux, un moyen format 6 x 6 inspiré de l'Universel), O.P.L. ferme sa branche photographique en 1964 deux ans après la mort de son fondateur, et fusionne avec SOM-Berthiot pour donner naissance à la SOPELEM* (devenue SFIM, celle-ci a été absorbée par la SAGEM en 1999-2000 et ne produit plus que de l'optique militaire). La SAGEM, intégrée depuis 2005 au groupe SAFRAN.
Un service après-vente FOCA subsistera jusqu'au début des années 1970.
* Sopelem était une de ces sociétés, entreprises, habituées à la manne des marchés d'état, sans lutte à tenir contre la concurrence. Et puis le robinet se ferme, c'est fini...
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